Découvrez les Origines Surprenantes des Punitions à l’École!

Par adm

                La petite histoire... des punitions

Il y a eu une longue évolution jusqu’à ce que la fessée soit interdite en 2019. Voici un résumé de l’évolution des méthodes de punition des enfants à travers l’histoire, depuis le fouet de la Rome antique jusqu’à l’approche plus bienveillante d’aujourd’hui, en passant par les coups de férule infligés par les enseignants. Notre journaliste a expliqué ces changements lors de son intervention dans l’émission La Maison des Maternelles sur France 2.

Notre journaliste Katrin Acou a partagé l’évolution des punitions à travers l’histoire sur le plateau de “La Maison des Maternelles” (France 2).

Les violences physiques envers les enfants semblent s’être développées en même temps que la sédentarisation de notre société, une période marquée par l’arrivée de l’agriculture qui a amélioré les conditions de vie et raccourci l’intervalle entre les naissances. Ceci pourrait expliquer des tensions accrues entre parents et enfants, potentiellement exacerbées par une jalousie entre frères et sœurs. Avant cette époque, il est probable que les enfants étaient moins souvent corrigés pour leur comportement.

Durant l’Antiquité, les choses se compliquent significativement. Dans le droit romain, le père possédait le droit de vie ou de mort sur ses enfants et même sur sa femme. Un père qui reconnaissait son enfant comme tel devait assumer le devoir civique de l’éduquer et d’exercer une autorité totale. Platon, dans « Les Lois », mentionne même que tout citoyen qui croise un enfant se comportant mal a le droit de le punir. Les coups de bâton et de fouet étaient monnaie courante à cette époque. En bref, aucun enfant ne risquait de faire une colère à table pour obtenir un deuxième yaourt au miel…

Les châtiments corporels pour discipliner les enfants

Jusqu’à l’âge de trois ans, seul l’amour maternel est jugé bénéfique. Mais après cette période, les punitions deviennent progressivement plus sévères à mesure que l’enfant grandit.

Au Moyen-Âge, l’enfant est perçu comme un petit diable imprévisible, un sauvage qu’il faut corriger pour qu’il devienne raisonnable et responsable. On lui administre des fessées sur les fesses nues, mais aussi des coups de bâton et de verge (un faisceau de petites branches). Ces punitions corporelles sont utilisées tant à la maison qu’à l’extérieur, lorsque les enfants travaillent comme domestiques dans d’autres familles. À l’école, l’apprentissage se fait « sous la férule » du maître.

La férule était en réalité une baguette de bois avec un bout arrondi utilisée pour frapper violemment les mains des élèves. Cette pratique touchait toutes les classes sociales. Même le futur roi Louis XIII subissait régulièrement des châtiments corporels jusqu’à l’âge de 8 ans, ses parents ayant délégué leur autorité à sa gouvernante… Cette vision de l’éducation et de l’enfant prévalait jusqu’au XVIIe siècle. La Bruyère, dans son œuvre célèbre « Les Caractères », décrit les enfants comme « hautains, dédaigneux, colères, envieux, intéressés, paresseux, volages, timides, intempérants, menteurs, dissimulés, ils rient et pleurent facilement, ils ont des joies immodérées et des afflictions amères sur de très petits sujets, ils ne veulent point souffrir de mal et aiment en faire » !

Vers une éducation plus douce

Au XVIIIe siècle, la notion selon laquelle « la bonne correction fait la bonne éducation » commence à être remise en question, notamment sous l’influence des idées de Rousseau. Pour lui, l’enfant est naturellement bon et naïf, et l’affection est plus importante que l’autorité. L’inquiétude face au dépeuplement renforce également cet intérêt renouvelé pour les enfants et leur santé physique. Le rôle de la mère et sa douceur sont revalorisés. Bien que le père devienne plus protecteur, il reste le maître du foyer. Avant de recourir à la violence, toutes les autres méthodes doivent être essayées : remontrances, menaces, exclusions… Le dicton « qui aime bien châtie bien » restera en vigueur encore longtemps. Le code civil de 1804 ne sanctionne pas les violences au sein du foyer, et ce n’est qu’en 1887 que les punitions corporelles sont interdites dans les écoles primaires. Le droit de correction est toléré à l’école comme à la maison jusqu’à la fin du XXe siècle ! Nos grands-parents, et parfois même nos parents, ont encore connu le martinet, ce fouet familial en cuir qu’on achetait chez le cordonnier et qu’on accrochait à l’entrée de la maison pour effrayer les enfants, ou pire…

La fin du pater familias

Dans la seconde moitié du XXe siècle, le statut de l’enfant évolue considérablement, notamment grâce à l’intervention des pédiatres et des psychiatres qui ont souligné les dangers de cette violence. De plus, l’enfant est désormais reconnu comme une personne à part entière, notamment grâce aux travaux de Françoise Dolto. La chute du pater familias dans les années 70 marque également un tournant : l’autorité paternelle devient parentale. En 1989, la Convention des droits de l’enfant protège les enfants contre toute forme de violence. Un numéro vert est créé pour signaler les abus éventuels. Cependant, la fessée a longtemps persisté en France, qui fait partie des derniers grands pays d’Europe à l’interdire formellement, en 2019, dans le cadre de la loi contre les violences éducatives ordinaires (physiques ou psychologiques).

La punition, toujours sujet à débat

Le débat sur la « bonne sanction » à appliquer à nos enfants persiste : faut-il les envoyer dans leur chambre, les priver de console, ou simplement leur demander de réparer leurs bêtises ? Comment gérer notre propre colère face aux caprices et aux erreurs qui s’accumulent ? Il est crucial d’éviter toute forme de violence, physique comme verbale, envers nos enfants. Le défi de l’éducation bienveillante demeure une préoccupation majeure pour tous les parents.

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Regardez La Maison des Maternelles, du lundi au vendredi à 9 h 25 sur France 2 et france.tv

 

 

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