Comment aider efficacement votre enfant en cas d’échec scolaire ? Découvrez nos conseils!

Par adm

                Échec scolaire : comment soutenir son enfant ?

Appréhender les motifs de l’échec scolaire de son enfant et l’accompagner dans la consolidation de sa confiance en soi constitue un défi pour les parents. Qu’entend-on par échec scolaire ? Quelle démarche peut être adoptée ? Florence Brami, titulaire d’un doctorat en psychologie de l’enfant et de l’adolescent, nous apporte son éclairage.

Avec Florence Brami, docteure en psychologie de l’enfant et de l’adolescent

L’échec scolaire est une expression complexe à cerner. Il se manifeste lorsque l’élève éprouve des difficultés à assimiler le contenu des cours, ce qui peut mener à des échecs répétés et à des redoublements.

Cette situation peut également être décrite quand l’élève quitte le système éducatif sans aucune qualification ou diplôme.

Les psychologues tendent à éviter ce terme : « Je ne suis pas fan de cette expression, car elle suggère que ne pas réussir à l’école équivaut à échouer dans la vie, ce qui peut être préjudiciable pour l’enfant. Certains se sentent en échec alors qu’ils pourraient exceller dans d’autres domaines. » explique Florence Brami.

Quelles sont les causes de l’échec scolaire ?

Les facteurs de l’échec et du retard scolaire sont variés et complexes. L’enfant peut :

  • souffrir de troubles spécifiques de l’apprentissage et de difficultés psychomotrices (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysgraphie ou dysphasie)
  • être désintéressé par le système scolaire, manifestant un manque d’intérêt pour les apprentissages
  • ne pas recevoir le soutien nécessaire au quotidien (soutien scolaire, aide parentale…)
  • être victime de harcèlement ou entretenir de mauvaises relations avec d’autres élèves
  • éprouver une phobie scolaire (angoisse, anxiété à l’idée d’aller à l’école)

De plus, une précocité intellectuelle peut entraîner des troubles comportementaux dès la maternelle, ce que l’on appelle les élèves à haut potentiel (HPI). « Certains élèves très précoces peuvent devenir très agités car ils s’ennuient en classe. Il est crucial de les identifier tôt, en dernière année de maternelle ou en CP, car sinon ils peuvent se désengager totalement du système éducatif », souligne la spécialiste.

Face à un enfant en difficulté, il est essentiel de consulter des professionnels spécialisés (médecins, psychologues…) qui pourront identifier les causes et traiter le problème progressivement. L’enseignant(e) peut alerter les parents sur les lacunes de l’élève, bien que cela ne soit pas systématique.

Comment détecter le problème de l’enfant en échec scolaire ?

Les psychologues de l’apprentissage se concentrent sur les processus permettant d’acquérir de nouvelles compétences. Face à un enfant en situation d’échec scolaire, ils peuvent recommander un bilan si nécessaire.

« Lorsqu’on observe qu’un enfant commence à éprouver des difficultés à l’école et que celles-ci persistent malgré un travail assidu à la maison, on procède à un bilan cognitif pour cerner les domaines où il pourrait rencontrer des problèmes, comme la vitesse de traitement de l’information, la mémoire de travail, le raisonnement logique en mathématiques, le langage… Ce bilan permet aussi de détecter d’éventuels troubles de l’attention (TDA), souvent à l’origine des difficultés scolaires, qu’il y ait hyperactivité ou non », explique la psychologue.

Après le bilan, le psychologue peut orienter l’enfant vers des praticiens spécialisés (psychométricien, orthophoniste, graphothérapeute…).

Parents : comment aider un élève avec des difficultés scolaires ? Que faire pour surmonter un échec scolaire ?

Selon le profil de l’enfant et ses problèmes, le psychologue cherchera une solution adaptée pour qu’il se réconcilie avec l’école. Il commencera par identifier les causes de l’échec scolaire.

« Si le problème est lié à la mémoire, on optera pour ce qu’on appelle la remédiation cognitive ; si c’est une question d’estime de soi, on travaillera à renforcer sa confiance ; si l’enfant est peu motivé à aller à l’école, on agira sur son engagement scolaire… », détaille Florence Brami.

Souvent, l’enfant ressent une pression excessive concernant la réussite scolaire, ce qui peut générer un sentiment d’échec. « Les parents doivent reconnaître ses talents hors du cadre scolaire. Il est important de valoriser d’autres compétences : le chant, la musique, le sport. Il faut mettre en avant ses autres talents. »

Il est crucial que l’enfant comprenne que chacun a ses forces et ses faiblesses, et qu’il faut se détacher de l’idée d’échec scolaire.

Les parents doivent l’encourager à développer ses passions (jeux vidéo, Pokémon, jeux de rôle, sports…). « Ils peuvent l’engager dans des activités logico-mathématiques, qui impliquent de manipuler des chiffres et de résoudre des problèmes de manière logique, » conseille la spécialiste.

S’adonner à ses passions et valoriser ses points forts ne signifie pas pour autant abandonner le système scolaire. Il est essentiel de l’aider à cultiver sa passion d’un côté et ses compétences scolaires de l’autre.

Accompagner l’enfant dans son apprentissage est une chose, mais le coacher en est une autre. La psychologue alerte les parents qui envisagent de prendre en charge eux-mêmes le soutien scolaire de leur enfant. « Si le parent devient le coach, cela peut se compliquer car l’enfant pourrait craindre de le décevoir. Il est préférable de confier cette tâche à une autre personne, comme un étudiant, avec qui il établira une relation de confiance et à qui il aura envie de faire plaisir. »

Une prise en charge précoce de l’enfant par des praticiens spécialisés lui permettra de mieux comprendre ses difficultés et ses points forts, tout en restant connecté au système scolaire. « Le rôle du psychologue est de raviver chez lui le désir d’apprendre et de lui donner envie de découvrir le monde », conclut Florence Brami.

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