De nombreux parents et éducateurs se tournent aujourd’hui vers l’éducation positive, une méthode qui exclut les conflits et les punitions pour privilégier une relation empathique avec l’enfant. Cette approche a été renforcée par des études récentes sur le développement du cerveau et le système nerveux des jeunes enfants, qui confirment son efficacité.
Les émotions impactent le cerveau
Initialement concentrées sur les capacités cognitives et intellectuelles, les neurosciences ont évolué au XXIe siècle pour inclure l’étude des émotions et des interactions sociales à travers les « neurosciences affectives et sociales ». Ces recherches ont révélé l’influence significative de l’éducation sur le développement cérébral des enfants, une découverte majeure pour la science. En effet, de la naissance à deux ans, un enfant développe environ deux millions de nouvelles connexions cérébrales par minute. Ces connexions sont ensuite évaluées; celles qui sont jugées non essentielles sont éliminées pour optimiser les performances du cerveau. Les émotions jouent un rôle crucial durant cette phase, influençant la maturation du cerveau en fonction de la manière dont l’adulte interagit avec l’enfant.
Un cerveau ultrasensible au stress
L’amygdale, une structure cérébrale mature dès la naissance, réagit fortement à la peur en sécrétant du cortisol, connu sous le nom d’hormone du stress. Selon les travaux de Bruce MacEwen de l’université Rockefeller, un excès de cortisol peut nuire au développement neuronal. Par contre, exprimer et gérer les émotions négatives peut réduire la production de cortisol. Cela a un effet protecteur sur l’hippocampe, la région du cerveau impliquée dans la mémoire, et peut être renforcé par un environnement sécurisant et des interactions positives. Les critiques et punitions, à l’inverse, limitent les capacités d’apprentissage de l’enfant, tandis qu’un soutien affectif favorise son développement intellectuel et émotionnel.
Des structures cérébrales qui se ratatinent
Des études montrent que le stress chronique, qu’il provienne de cris, d’humiliations ou de négligence, peut altérer le développement du cortex cérébral chez les jeunes enfants, notamment ceux qui ont vécu en orphelinat. Le cortex orbito-frontal, en particulier, réduit de volume en réponse aux traitements émotionnels négatifs. Cette structure est essentielle pour la régulation des émotions et la prise de décision, affectant ainsi directement le bien-être émotionnel et la capacité de l’enfant à ressentir du bonheur.
Une maltraitance émotionnelle souvent banalisée
L’Organisation mondiale de la santé définit la maltraitance émotionnelle comme tout acte réduisant l’estime de soi de l’enfant, incluant menaces, intimidation, isolement, et négligence. Ces comportements, souvent présents dans les méthodes éducatives traditionnelles axées sur la soumission et l’obéissance, peuvent profondément affecter le développement cérébral. Toutefois, des interactions rassurantes et bienveillantes peuvent favoriser le développement du cortex préfrontal, améliorant les capacités cognitives et la régulation émotionnelle de l’enfant.
Comprendre ses émotions pour y faire face
Le cortex immature du jeune enfant le rend incapable de contrôler sa colère, laissant son cerveau émotionnel prendre le dessus. Cela est souvent mal interprété par les parents comme un caprice, ce qui peut mener à des réactions inappropriées. Catherine Gueguen souligne que les neurosciences ont confirmé l’impact négatif de l’humiliation et l’effet positif de l’empathie sur le développement cérébral. Elle rappelle aussi l’importance de modéliser un comportement bienveillant, car l’enfant apprend par imitation.
La fin de la fessée ?
La loi anti-fessée vise à éliminer les violences éducatives ordinaires, incluant les châtiments corporels et les humiliations. Cette mesure encourage à repenser la manière dont les parents interagissent avec leurs enfants, en favorisant une éducation positive qui soutient le développement affectif et intellectuel sans recourir à la violence.
Sources scientifiques : revue ‘Sciences et Avenir’.
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