Malgré des compétences initiales similaires en mathématiques, les filles s’éloignent progressivement des disciplines scientifiques durant leur parcours scolaire. Quelles en sont les raisons, et comment inverser cette tendance ? Nous avons exploré ce sujet.
En France, à l’âge de 17 ans, moment où les élèves entrent en classe de terminale, 50% des filles ont abandonné les mathématiques, contre seulement 25% des garçons, d’après le dernier rapport de l’Académie des sciences, paru en juin 2024. Cet écart pourrait sembler anodin, mais il engendre des inégalités notables dans les orientations scolaires et professionnelles. Par exemple, seules 23% des ingénieurs en France sont des femmes, selon une enquête de 2019 réalisée par les Ingénieurs et Scientifiques de France. En cette Journée internationale des femmes et des filles de science, le 11 février 2025, il est essentiel de s’attaquer à ce problème complexe.
Il est communément admis que les filles excellent en lettres et les garçons en mathématiques. Ce stéréotype persistant, bien qu’infondé, est renforcé par une étude récente de l’Institut des politiques publiques et un rapport de 2024 du ministère de l’Éducation nationale. Ces documents montrent que « les filles et les garçons sont à égalité en mathématiques au début du CP, mais les filles commencent à décrocher dès la mi-année, tout en conservant un avantage en français ». Ce déséquilibre s’accentue avec le temps, en partie à cause des clichés précités, qui influencent négativement les choix éducatifs et professionnels des filles. « Les garçons reçoivent souvent des jouets qui stimulent la logique spatiale et la motricité, tandis que les jouets destinés aux filles développent plutôt l’empathie et les compétences linguistiques », explique Manuela Spinelli, professeure à l’Université Rennes 2 et spécialiste des études de genre, lors d’une interview pour France Inter. Ce biais conduit rapidement les filles à croire qu’elles ne sont pas faites pour les sciences ou les mathématiques.
Sciences appliquées pour les garçons, médecine et sciences humaines pour les filles
Certaines filles continuent d’étudier les sciences, mais celles qui échappent aux stéréotypes durant leur scolarité se retrouvent souvent confrontées à des choix professionnels biaisés. Selon la Fondation Jean Jaurès, les filles en filières scientifiques sont plus souvent orientées vers la médecine ou les sciences humaines que vers les sciences « dures » comme les mathématiques ou la physique. Seulement 20% d’entre elles choisissent ces domaines. Cela laisse le champ libre aux hommes dans ces secteurs, renforçant leur position dominante, tandis que les femmes sont davantage dirigées vers des métiers de service aux autres. La Fondation indique que « les stéréotypes de genre sont également perpétués par les enseignants, les manuels scolaires et les familles, qui reproduisent une division sociale des tâches ancestrale. »
Cinq stratégies pour encourager les filles à embrasser les sciences
Il est crucial pour les filles de s’orienter davantage vers les sciences et les mathématiques, que ce soit pour leur carrière, leur salaire futur ou les postes à responsabilité qu’elles pourront occuper. Voici quelques méthodes éprouvées pour y parvenir, principalement adressées aux parents :
1. Proposer des jeux et activités liés aux mathématiques, adaptés à tous les âges.
2. Prendre au sérieux toute baisse de performance en mathématiques dès le CP, et envisager des cours de soutien sans pression, avec un enseignant qui sait rendre la matière amusante.
3. Stimuler leur raisonnement logique et leur capacité à résoudre des problèmes, et valoriser leurs succès.
4. Encourager, à l’adolescence, l’orientation vers des spécialités scientifiques et présenter les diverses carrières et opportunités dans ces domaines.
5. Présenter des modèles féminins dans les sciences, en racontant leurs histoires. Les femmes scientifiques sont peu représentées dans les manuels, pourtant elles existent. Il est vital de les mettre en avant pour combattre l’effet Matilda, où les découvertes des femmes sont souvent attribuées aux hommes. Il est temps de changer cette dynamique pour que les femmes scientifiques soient reconnues à leur juste valeur.
À découvrir ensemble :
Marie Curie, Katherine Johnson, Dian Fossey, Rosalind Franklin, et Segenet Kelemu sont des exemples de femmes qui ont marqué l’histoire des sciences. De la pionnière de la gynécologie au Moyen Âge à la première femme astronaute, en passant par une cartographe des océans et une primatologue de renom… Explorez 23 portraits de femmes qui ont transformé le monde et fait progresser la science.
© Fleurus
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